L’eau, la terre, le feu et l’air.

Il y a l’eau, en effet, qui entoure l’île sur laquelle Vanessa, mère de famille se réfugie pour fuir l’infamie. Elle n’est responsable de rien mais ne supporte pas de n’avoir pas su voir et réagir. Il y a la terre et Evan, ce jeune garçon qui rêvait d’être peintre mais possédait des pieds plus agiles que ses mains. Il sera footballeur et… Il y a le feu et une chirurgienne des grands brûlés, hantée par un traumatisme d’enfance. Il y a l’air et un père qui monte dans un avion avec son fils pour rejoindre…

Quatre chapitres, quatre éléments, quatre personnages principaux.

Quatre chapitres, quatre éléments, quatre personnages principaux autour desquels tournent les faits. Si chacun de ces personnages occupe le rôle essentiel dans un chapitre dont il est le narrateur, il intervient aussi dans les autres. C’est un constant chassé-croisé entre la vie des uns et celle des autres, un mélange de coupables et de victimes. La construction est remarquable qui étonne à chaque page. Le récit est d’une force indicible. C’est un appel à la réflexion sur la culpabilité, l’innocence, ce que l’on préfère ne pas voir, ne pas croire. Il traite de sujets particulièrement difficiles avec un immense doigté et beaucoup d’empathie.

Ecriture forte et lourde de sens.

Quant à l’écriture, elle est belle, d’une grande simplicité, facile d’accès, aisée à aborder. Elle est en même temps forte et lourde de sens. Les propos m’ont entraînée vers la dernière page le cœur de plus en plus serré, les larmes au bord des cils, l’horreur au fond de la gorge. John Boyne a ce talent d’explorer le mal sous toutes ses formes et d’en étudier les effets pervers. Il y a dans ce roman tout ce qui fait d’un simple écrit un grand texte : suspens, mystère, respect.

Un grand, très grand roman. Un nouveau coup de foudre !