Mais jusqu’où s’arrêtera-t-il ?
Je veux parler du dernier roman de l’auteur : « Les promesses orphelines » et j’ai envie d’ajouter : « Mais jusqu’où s’arrêtera-t-il ? » Cette expression m’amuse et convient parfaitement à ce nouvel opus qui, de mon point de vue, est son meilleur… pour le moment. Ce n’est d’ailleurs pas une chronique de quelques lignes qu’il me faudrait pour en parler mais plutôt un cahier de deux cents pages. Si je vous dis que c’est une petite merveille, un véritable bijou, un texte d’une grande profondeur, vous allez me dire « D’accord, mais qu’est-ce que ça signifie ? »
Amour, amitié, rêve et poésie.
Et bien, dans ce roman Gilles Marchand parle d’amour, d’amitié, de la famille. Il apporte rêve et poésie, musique et désir, personnages décalés et vocabulaire inventé. Car Gilles Marchand n’a pas son pareil pour inventer des mots, les triturer, les transformer « Mon frère a dégluti, regluti, redégluti avant de conclure par un simple gluti. » Il n’a pas son pareil pour s’emparer d’un fait et le raconter à sa manière, décalée et drôle ou bien triste. Il n’a pas son pareil pour utiliser les mots des autres en les faisant siens. Depuis son premier opus, il n’a pas son pareil pour bâtir une œuvre, une grande œuvre.
Des clins d’oeil en nombre.
Il n’a pas son pareil non plus pour adresser un clin d’œil malicieux à ses fidèles lecteurs, reprenant le titre de chacun de ses ouvrages précédents – sans compter, cette fois, l’emprunt de celui d’une amie auteure – ou encore faisant apparaître des personnages récurrents. La dame et son chien qui fait ses besoins au pied d’un réverbère, par exemple. Et, je ne parle pas, cette fois, de la dame de l’Institut Français d’Opinion Publique régulièrement présente tout au long de ce roman et qui remplace le plombier du précédent. Je n’oublie pas non plus les nombreuses références musicales et littéraires.
Bref ! Je peux reprendre textuellement la conclusion de mon avis relatif à « Requiem pour une Apache », son avant-dernier : « C’est tout à la fois poignant, émouvant, drolatique, foutraque, fantaisiste, poétique et tellement bien écrit. Pour moi, un véritable coup de foudre ! » Cette fois, c’est encore bien plus que ça !
Certes, je ne vous ai rien dit de l’histoire. Une seule chose vous reste à faire : lire le roman et vous revivrez les 30 glorieuses à travers la vie de ce rêveur de Gino et la jolie plume de l’auteur.
Roman finaliste pour le Prix du Roman Fnac 2025.