Road Movie.

Pour quoi faire ? Il se trouve que ce métis, à demi Mohawk (peuple autochtone d’Amérique du Nord) par sa mère et à moitié Américain par son père, recherche une certaine grandeur. Il est surtout braconnier et tue les animaux qu’il rencontre. Le texte est étonnant qui relate un véritable road movie parsemé de recettes de cuisine détaillées, de références musicales variées, Léonard Cohen ou Nirvana, de clins d’œil à la religion – il est question de Saint Augustin – mais aussi aux poètes, aux écrivains, Garcia Márquez, Borges, Maeterlinck… Et même au Titien et sa Marie-Madeleine… Tout aussi étonnant est l’homme, attachant par ses faiblesses, ses désirs de changement, ses besoins de fuite, son itinéraire. Mais aussi agaçant par son machisme.

Ensemble bien écrit, mais…

L’ensemble est bien écrit, les paysages superbement décrits, les réflexions profondes et dignes d’un grand intérêt sur la vie. Hélas, il y a un « mais ». Je n’ai pu aimer les trop nombreux passages au vocabulaire d’une crudité qui, de mon point de vue, n’apporte rien au texte. Certes, je suis une vieille attachée à la belle écriture mais suis en mesure d’apprécier certaines dérives, sauf que là, trop, c’est trop. Du sexe, une certaine phallocratie, et même de la violence. Pourquoi tout ça ? Pourquoi comme ça ?

Un roman très fort et provocant.

Ce roman a cette particularité d’être à la fois très fort et en même temps provocant. L’auteur veut-il nous dire que pour remonter la pente, il faut descendre très bas ? Veut-il nous expliquer que pour se retrouver et retrouver la foi il faut rentrer dans les ordres ? Mais pourquoi à coup de mots aussi orduriers parfois ?

En conclusion : il s’en est fallu de peu que cet ouvrage soit un coup de cœur. Il eût suffi d’une langue légèrement plus châtiée.