Une lecture essentielle.

Essentielle elle l’est à tel point que je verrais bien cet ouvrage étudié dans les collèges et lycées, lu par les parents, les enfants, les enseignants. En effet, « Il ne suffit pas de voter SE-UNSA pour défendre l’éducation – il faut prendre les armes. » Et ouvrir l’œil ! Ce n’est pas simple.

Gabriel s’est défenestré. Pourquoi ?

Gabriel est dans un lit d’hôpital, dans le coma. Il s’est défenestré. Pourquoi ? L’auteur lui donne la parole, ainsi qu’à Martin, son père et Romane, une enseignante. Et puis, dans le cadre d’une apparition rapide, nous rencontrons Elias, le meilleur ami de Gabriel, Ulysse, un modérateur de contenu sur les réseaux sociaux et Jawad « célibataire, abonné à Sciences & Vie, et officier de police judiciaire ». Un roman choral au rythme rapide : chapitres courts et phrases plus encore. Une écriture vive, qui claque, percute, ne s’embarrasse d’aucun effet de manche, pas de superflu, le mot, juste le mot et le mot juste.

Ne pas voir, ne pas faire, ne pas dire.

Chacun s’exprime et réfléchit. Chacun réfléchit à ce qu’il n’a pas vu, n’a pas fait, n’a pas dit. C’est le chaos, pour Gabriel tout cassé, pour son père appauvri sans ce fils qu’il chérit mais qu’il n’a pas su protéger, pour cette prof qui n’est même pas la sienne mais se sent concernée, repense à sa jeunesse, à ses difficultés. Et heureusement, au milieu de toutes ces orties, ces douleurs, ces regrets, ces remords, petit à petit naissent des idées, des résolutions et l’espoir d’un avenir meilleur.

Un roman émouvant, touchant, indispensable.

Mais pourquoi donc Gabriel se retrouve-t-il dans cet état, dans ce lit d’hôpital ? Vous l’apprendrez petit à petit en lisant le récit d’Arnaud Dudek, un récit émouvant, touchant, indispensable pour surtout apprendre à voir, écouter, entendre l’indicible.