L’histoire commence bien.

Il faut dire que ça commence plutôt bien : « Mon premier souvenir est bleu. Bleu comme le liseré franc de l’horizon où le ciel et la mer, en Sicile, se rencontrent et fusionnent. » Mais en Sicile, si le ciel et la mer sont bleus, si les paysages sont magnifiques et magnifiquement décrits par l’auteure, la vie n’en est pas pour autant un long fleuve tranquille. Et Rina va très rapidement en faire les frais. Elle a, en effet, onze ans quand on vient la chercher à l’école, en plein cours. Son père a été tué, exécuté, défiguré. C’était un « parrain ». Elle se retrouve avec sa mère, qui ne l’aime guère – elle ne la désirait pas – son frère Nino qu’elle adore et sa belle-sœur Iolanda. Mais la Mafia n’a pas dit son dernier mot. Et Rina, non plus.

J’ai beaucoup aimé le récit.

J’ai beaucoup aimé ce récit qui nous immerge dans le mode de vie de la mafia sicilienne et les moyens mis en place pour l’éradiquer. Carole Declercq sait raconter à hauteur d’une petite fille de sept ans au début du roman, puis d’une jeune fille. Elle use d’une écriture limpide, aisée à lire mais en même temps extrêmement belle. Elle réussit aussi bien à sublimer les paysages qu’elle décrit, que les personnages qu’elle brosse avec beaucoup de précision ou encore les actions qu’elle retrace avec force détails. Il s’agit là, à la fois de l’étude explicite d’un milieu et en même temps – et c’est ce que j’ai préféré – le portrait d’une toute jeune fille hors du commun et d’un courage exemplaire. Rina est, en effet, jeune, très jeune, quand elle décide de s’adresser à la justice pour raconter ce qu’elle sait, et devenir ainsi témoin de justice avec tous les dangers que cela comporte. Et savoir que ce roman est inspiré d’un fait réel ajoute à l’empathie et au respect ressentis pour Rina, mais aussi sa belle-sœur.

« Embrasser mes étoiles » est un très beau roman.