Une vie, une voix…
La collection, dans laquelle est parue cette histoire de Lulu porte un très joli titre : « une vie, une voix » et raconte « des vies ordinaires, des voix singulières… Ces récits sont réels. Ces histoires sont la nôtre » et oui, c’est tout à fait ça. Alors bien sûr je ne suis pas là pour vous parler de moi mais de Lulu et de ce qu’en a écrit sa petite-fille Alissa. Et pourtant, cette grand-mère, ressemble tellement à ma mère. Certes elle n’habitait pas au bord de la mer mais dans cette zone entre l’Armor et l’Argoat, certes elle n’était pas fille de marin, mais d’un ouvrier de l’Arsenal de Brest, mais elle aussi « rêvait dans », cette expression typique qui, comme l’écrit si joliment l’auteure, laisse à penser que « le rêve [était] un pays, un territoire à visiter. » Elle aussi « était vite rendue » quelque part et souvent se cassait « la margoulette ».
Une écriture vive et délicate…
Je suis restée sous le charme de l’écriture d’Alissa Wenz, découverte l’an dernier à travers son roman « L’homme sans fil ». Certes le récit n’a rien à voir mais de la même façon j’ai aimé la vivacité, la délicatesse, les mots posés là au bon endroit, qui transmettent à merveille l’amour de l’auteure pour sa grand-mère mais aussi la vie de cette femme, petite fille qui attend son père, parti à Terre-Neuve pêcher la morue. Adolescente pendant la guerre, puis jeune femme, jeune mariée qui attendra aussi son mari, aviateur. Tout est racontée dans une langue qui sautille, qui va et vient au gré des souvenirs de Lulu.
Surtout ne pas tout vous raconter de cette vie, vous laisser la découvrir comme je l’ai fait, vous laisser arpenter les rues de son village, vivre ses coutumes, écouter ses potins.
Editeur : HD (Ateliers Henry Dougier)
Date de Parution : 3 Octobre 2019
Nombre de pages : 140