C’est l’histoire d’un mec… euh, non, d’un Monsieur…
Si Coluche était encore là, je suis certaine qu’il aurait aimé ce roman et j’imagine très bien le début de sa chronique : « C’est l’histoire d’un mec… » Je ne peux toutefois utiliser ce vocabulaire car le mec en question, Sacha Katz, est tout de même psychiatre, et de plus un psychiatre reconnu. Il s’agit donc d’un homme qui mène une existence très heureuse, tranquille, presque aseptisée entre son cabinet et son appartement situés sur le même palier. Et puis un jour… un SMS envoyé par inadvertance à la mauvaise personne et c’est toute sa vie qui bascule.
Tout commence par la couverture…
Pour ce qui me concerne, tout a commencé par la couverture. Cette jambe brune terminée par un superbe escarpin rouge et des ongles magnifiquement vernis de bleu* fut à la fois source de promesses et de questions. Je ne vous dirai pas à qui elle appartient, ce serait vous priver d’une découverte majeure. Mais quelque part, elle donne le ton du roman. Drôle, déjanté, coloré, sarcastique aussi et même plutôt grivois. Oui, j’ai bien dit : grivois. Car l’auteure ne se prive pas de nous décrire par le menu des scènes de sexe croustillantes. Croustillant, c’est le mot, et, même si je ne suis pas friande de crudité dans le vocabulaire, j’ai beaucoup ri.
L’écriture est enlevée, légère et dès les premières lignes sait donner le ton :
« Il y a deux ans, j’ai eu de la chance quand ma voisine de palier est morte sur le coup, écrasée par un autobus : le 43. »
Et, quand, après bien des péripéties et une vie chamboulée par une personne qui pourtant ne veut que du bien au héros, petit à petit le roman se transforme en polar, quand on se demande si les morts sont vraiment accidentelles, je me dis que vraiment c’est un roman très réussi.
J’ai beaucoup aimé cet ouvrage original, savoureux, tout à la fois acidulé et sucré et qui, mine de rien, se moque de notre société portée sur le « paraître » et la rapidité en tout. Et, désormais, je regarderai à deux fois avant d’adresser le moindre message à quiconque.
*Oeuvre de Dorte Zanganberg, artiste danoise.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 30 Mars 2023
Nombre de pages : 120
Un grand merci aux Editions La Trace pour ce moment de lecture jubilatoire.
Autant je suis d’accord d’être attentif à résister à cette société portée sur le paraître et la rapidité, autant je n’ai pas trop envie de lire ce livre, pas friand du tout de récit grivois.
J’ai pour moi l’âge de ne plus être pressé et de n’avoir vraiment plus grand chose à faire paraître. Bienvenue au club de gens dont le temps est un privilège de l’âge!
Je ne lirai donc pas cette histoire d’un mec…