Emouvant…
Même si le début de l’histoire me fut difficile émotionnellement – j’ai beaucoup de mal avec la maladie et la mort – je l’ai continuée avec intérêt. Le roman qui raconte la vie – et la mort – de Lina, est surtout le départ d’une intense réflexion à la fois sur nos capacités à réagir face à l’adversité – et Maxime, le compagnon de Lina, en a peu – et sur le travail de reconstruction après un deuil.
Sombre et lumineux…
L’équilibre est parfait entre les couleurs sombres qui teintent les premiers chapitres et l’humour malgré tout présent. Le texte se lit avec facilité grâce à une écriture de belle facture classique. On sent la grande maîtrise de l’auteure, sans que ce soit pesant. Tout est limpide et les phrases s’enchaînent élégamment. Le rythme est ainsi à la fois posé et alerte. Et petit à petit le ciel s’éclaircit.
Délicat, feutré…
J’ai beaucoup aimé la délicatesse avec laquelle Martine Duquesne approche ce thème de la reconstruction. Tout est feutré, finement abordé. Elle présente avec beaucoup de doigté les moments difficiles que rencontre celui qui est confronté à la perte d’un être cher. J’aime beaucoup la manière qu’elle a de montrer que même après un grand malheur, le bonheur peut à nouveau apparaître. Les nombreuses références littéraires – et notamment une strophe du magnifique « Elévation » de Baudelaire – musicales et cinématographiques, la visite détaillée de la Californie – où est parti Maxime pour s’éloigner de sa vie d’avant – permettent de s’évader et allègent le poids des souvenirs funestes. En effet…
« Le voyage vous transforme. On lâche du lest, on suit le mouvement, sans discuter, décérébré, étrangement calme et souriant. »
Oui, j’ai beaucoup aimé ce roman poignant qui finalement sous des apparences douloureuses est un hymne à l’espoir, à la vie et à l’amour.
Editeur : Favre
Date de Parution : 9 Mars 2023
Nombre de pages : 190