4 Février 1912…Franck Reichelt…
« Tu as les yeux fermés, les bras ballants, la tête légèrement penchée…une série de diagonales… C’est l’un des piliers de la tour Eiffel… »
Ce sont les premiers mots du roman, en italique et énigmatiques, premiers questionnements, premiers étonnements, où vont-ils m’entraîner ? Le premier chapitre me l’apprend :
« 4 février 1912…Il avait trente-trois ans. Il n’était pas ingénieur, ni savant. Il n’avait aucune compétence scientifique et se souciait peu d’en avoir. Il était tailleur pour dames. Il s’appelait Franz Reichelt. »
Car, c’est ainsi que l’auteur nous raconte l’histoire de cet inventeur.
Ecriture élégante…
Cet ouvrage est magnifiquement écrit. J’ai, en effet, trouvé l’écriture élégante parce que sans chichis. Les phrases sont courtes, joliment agencées, faites de mots simples mais choisis. La lecture en est limpide et agréable. Les personnages, réels ou de fiction, décrits avec minutie, sont attachants de par leur retenue, leurs forces ou leurs faiblesses. Les sentiments sont abordés avec beaucoup de délicatesse.
Construction intéressante…
Il est aussi magnifiquement construit qui alterne l’histoire de Franz Reichelt – dont je n’avais jamais entendu parler – avec des moments plus intimes dans lesquels l’auteur fait revivre ses proches, disparus, envolés. La délicatesse des propos, la sensibilité qui affleure, le peu de mots, de phrases, de pages, disent s’il en était encore besoin combien la qualité d’un écrit ne se mesure pas à l’épaisseur de l’ouvrage. Il y a dans ce roman un quelque chose de particulier, une douceur, qui m’a envoutée, émue, charmée. En plus de l’intérêt lié à la découverte des balbutiements du parachutisme, l’évocation des sentiments profonds de l’auteur est bouleversante, et émouvante l’espérance d’une marque laissée par ceux que l’on a aimés et qui se sont évaporés.
Editeur : Gallimard
Date de Parution : 26 Août 2022
Nombre de pages : 160