Un texte d’à peine cent pages, et pourtant…
Ce petit texte comporte, en effet, à peine cent pages et pourtant, tout est là. Rien de trop ni de pas assez. Chaque mot semble pesé et posé exactement à l’endroit où il faut…
« Aurore aimait écrire. Elle était juste différente… Seul le rythme de ses phrases portait sa plume et l’emmenait bien au-delà des murs de l’école. »
Aurore a douze ans et c’est son histoire qui nous est contée, de l’enfance à l’âge adulte. Une enfance chahutée, une enfance placée dans une institution, une enfance à hanter les parloirs de prison, et les salles d’audience du tribunal, une enfance sans les repères d’une famille stable, une enfance marquée par un drame…
« Aurore entra la première dans la salle d’audience, avec son éducatrice. Pour la première fois. Elle venait d’avoir douze ans et sa présence était désormais obligatoire, une fois par an. C’est la loi. »
Cette histoire est aussi celle d’une résilience, d’un retour vers la lumière, de retrouvailles, d’explications. Les personnages de ce roman sont attachants à la fois par leurs forces mais aussi leurs faiblesses. L’auteur les décrit par le menu, à l’aide de jolies phrases, ciselées, travaillées et pourtant d’une grande simplicité, la simplicité des grands. Il me fut important de me glisser dans le récit sans rien connaître de ce qu’il me dévoilerait.
Il semble évident que l’auteur y a mis beaucoup de sa vie de magistrat, spécialisé dans la protection de la jeunesse, les homicides et le droit humanitaire. Il connaît bien l’âme humaine et, avec une grande pudeur et beaucoup de poésie, sans jamais une once de pathos, il laisse le lecteur découvrir petit à petit le drame qui a baigné la vie d’Aurore et de ses parents. C’est pourquoi, je n’en dirai pas plus.
Ce « petit » roman par le nombre de pages est infiniment « grand » par la portée et la beauté de ses mots. Une beauté annoncée par la superbe couverture.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 10 septembre 2019
Nombre de pages : 100
Je remercie chaleureusement les Editions La Trace pour l’envoi de ce roman.
Le titre est en lui-même une invitation à refuser toute destinée et à construire l’à venir. Un appel à la résilience, à la bienveillance et à la foi en l’humain. Un grand livre soutenu ici par une belle et forte chronique.
Une maison d’éditions que j’ai bien envie de découvrir et ce que tu dis de ce roman me plait beaucoup