Agriculture industrielle contre permaculture….
Dans ce récit il n’est pas question de sécheresse mais les résultats ne risquent-ils pas d’être les mêmes ? Solène, jeune ingénieure agronome, effectue son stage avant master chez son oncle Serge qui pratique la culture intensive.
« Elle veut d’abord bien connaître l’agriculture industrielle avant de pouvoir la critiquer de manière crédible. Cependant tout la porte vers le bio… »
Alors, lorsque Serge décède d’un cancer, elle se tourne vers une communauté écolo des Alpes Valaisannes dans laquelle vit sa mère auprès de son compagnon Xavier. C’est à ce moment qu’une catastrophe alimentaire mondiale se produit : des germes incontrôlables ont envahi des semences OGM… Que faire ? Une course contre la montre s’engage de la part des autorités et de la multinationale responsable de la catastrophe pour faire main basse sur la banque de semences bien préservée dans la montagne par les membres d’Agrotopia.
Ce roman oppose deux manières radicales de penser l’agriculture : ceux qui prônent une écologie pure et dure et les multinationales qui recherchent le profit avant tout et n’hésitent pas à recourir à des produits avérés dangereux. L’auteur ne prend pas parti et présente au lecteur les côtés positifs et négatifs de chacune des forces en présence. Car, ne nous leurrons pas, personne n’est ni parfait, ni totalement vertueux.
Réflexions intéressantes…
J’ai trouvé ce roman particulièrement intéressant par les réflexions qu’il soulève et les craintes qu’il laisse planer s’agissant, me semble-t-il, d’un avenir pas si éloigné que ça. Est-il possible de nourrir toute l’humanité avec la seule permaculture ? N’est-ce pas plutôt réservé à une élite ? Certes, si les questions sont posées les réponses ne sont pas données. « Agrotopia » n’est pas un documentaire, il ouvre seulement des portes. Et si je n’ai pas parlé de l’écriture, c’est tout simplement parce que là n’est pas l’important du récit. Je n’ai pas parlé, non plus, de l’histoire d’amour en fil conducteur. Elle n’est pas, de mon point de vue, foncièrement importante, elle apporte juste un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Et puis, j’ai aimé les quelques mots de vocabulaire romand découverts dans le texte : parchet, mazot, raccard… et la couverture très éloquente…
Editeur : Okama
Date de Parution : 15 Avril 2022
Nombre de pages : 192
Je remercie chaleureusement les Editions Okama pour cette lecture inhabituelle pour moi, mais extrêmement intéressante.