J’ai été emportée…

J’ai été emportée par les mots toujours aussi magnifiques de cette auteure. Il s’agit là de son premier roman découvert après bien d’autres de ses productions, qu’elles soient prose ou poésie. Et j’y ai retrouvé toute la splendeur de son écriture. Car il est là le point essentiel : l’écriture. Mona Azzam a l’art de jouer avec les mots, de finement les tricoter, d’en faire une dentelle, une œuvre musicale. Elle les assemble, joue de leur sens, de la forme des phrases :

« Regarder l’azur
Avancer
Reprendre son souffle
Respirer, profondément.
Un parfum de cèdre
Allegria

Un battement d’ailes, un faisceau lumineux.
La voilà qui me frôle. Presque. »

Cette écriture si belle nous raconte une histoire tout aussi magnifique, celle d’une drôle de rencontre : un homme, une femme, un échange de regards, deux êtres quelque part en souffrance et qui se reconnaissent. Une histoire d’amour qui se crée, se dérobe, se retrouve. Une histoire aérienne, hors des sentiers battus que j’ai lue en apnée.

Dans cette nouvelle lecture j’ai reconnu l’amour de la poésie de l’auteure. Le roman est truffé de poèmes, les chapitres – appelés livres – commencent tous par des extraits d’auteurs aimés. J’ai reconnu son amour du Liban, elle nous parle du cèdre, de Beyrouth et de Tyr, elle parle des bombardements, de l’horreur et des morts. J’ai reconnu son amour de la mer et des vagues, et sans doute aussi – mais ça, je ne le savais pas – son amour des chouchous

« Une envie…d’entendre grincer sous mes dents le son de la cacahuète croquante à souhait. Craquement savoureux du caramel. »

J’ai reconnu, mais je l’ai déjà dit cet art si particulier qu’elle possède de se jouer des mots, de leurs éclats, pour en créer de nouveaux.

En un mot, mais il me semble que vous l’aurez compris, j’ai aimé, beaucoup aimé, ce premier roman paru il y a déjà presque cinq ans.

Editeur : L’Harmattan
Date de parution : 2 Février 20217 
Nombre de pages : 176