J’ai aimé l’écriture par-dessus tout…
Cet ouvrage fait partie de ceux que j’aime par-dessus tout pour l’écriture. Bien sûr l’histoire est belle, pas banale, située aux confins du conte, fantastique, même si elle ne commence pas par « Il était une fois… », non, ici c’est plutôt « On » qui donne le LA.
« Chaque jour de marché, quelle que soit la saison, qu’il pleuve ou qu’il vente, On raconte des histoires. »
Et ces histoires – des on-dit ? – les mots qui les composent, sont au besoin réparés, modifiés, adoucis, de véritables marchandises dont on peut retrouver des morceaux ici et là et les recomposer. Refaire l’histoire, voilà une expression qui, ici, prend tout son sens. Les personnages sont tous hors du commun. Il y a Malou, la sorcière qui fut reine, prétend-elle, Ivraie, sa servante, sauvée bébé d’un tas d’ordures et puis la Grosse Hilde
« …ses cuisses comme des barriques et son ventre plus tendu qu’une voile de gros carrier par grand vent. »
Chaude-Pisse et la femme-rien, sans oublier le Capitaine, le philosophe…
Il serait dommage de relater l’histoire…
Il serait vain et dommage de relater l’histoire, de parler de la fin. Je vous invite à faire comme moi, à vous laisser couler dans les mots de Gwen Guylin. Des mots d’une grande beauté, minutieusement tressés, des phrases ciselées, poétiques, musicales. Je vous invite à écouter le chant de cette écriture scrupuleusement travaillée sans que jamais on ne soupçonne l’auteure en train de s’escrimer. Sa plume glisse, visiblement, se fait à la fois fluide, désuète, recherchée, élégante et sert à merveille cette fiction aux allures de légende. Il m’est arrivée de perdre le fil, emportée par le rythme, courant derrière Ivraie à travers les ruelles. Mais peu importe, elle était toujours là, quémandant l’amour de Malou qui, elle, n’en avait cure. Et puis l’histoire du vieux Roi qui sert de fil d’Ariane.
Refaire l’histoire, trouver le bonheur, faire taire les « On-dit » et découvrir les « Non-dits », rétablir la vérité, essayer de comprendre. C’est là tout ce que j’ai vu dans ce roman d’une grande fantaisie. Mais ai-je raison ? Ne peut-on y trouver autre chose en suivant Ivraie dans le noir de sa ville, de sa vie ? Je suis certaine qu’en cherchant bien…
Editeur : Le Panseur
Date de Parution : 7 Mai 2021
Nombre de pages : 280
Je remercie chaleureusement les Editions Le Panseur pour cette lecture.
Encore un beau texte. Ma lecture a été plus laborieuse cette fois-ci mais j’ai hâte de continuer à lire les romans de cette maison d’édition.
Oui, un beau texte et vraiment désolée qu’il n’apparaisse pas dans la liste des finalistes pour le Prix Hors Concours.