Ça commence bien…
Quel plus beau premier chapitre, en effet, pour moi l’ancienne institutrice que « Le jardin de l’école » :
« Les enfants courent encore, crient, rient et jouent sous les pruniers certains jours. Il n’y a guère que les chats et les oiseaux pour les voir, ou des entités de passage. »
Voilà, il suffit de se laisser porter, d’écouter le chant des mots, de les goûter, de s’en repaître. Jamais ouvrage ne m’aura donné autant de mal pour touver les bons mots, les mots assez forts, pour dire ce que j’ai ressenti, dire la beauté, les souvenirs, la mémoire de l’auteur. Dire la solitude de celui qui écrit, dire les jardins et les êtres qui les habitent.
Une écriture d’une beauté rare…
L’écriture est d’une beauté rare, d’une limpidité, d’une poésie parfois surannée qui tout à coup, pourtant, s’ouvre sur un présent presque incongru :
« J’ouvre les yeux ce matin sans bouger un membre. Il fait encore nuit. La pluie tambourine sur l’auvent de la maison. Je tends la main pour regarder l’heure sur mon téléphone portable. »
Téléphone portable, me voici ramenée sur terre, moi qui étais si loin, bercée par les mots, dans un autre temps. Mais j’ai repris ma route, j’ai retrouvé le jardin de l’école et le chat sur « le mur de pierre tiède sous le figuier… », je suis repartie…« sur la route du Cap… », …j’ai enfilé mon pull… « C’est l’heure de l’ambata, le petit air frais nous a rejoints… La mer se ride, elle frissonne de plaisir. »
Voilà, je laisse à chacun le plaisir de se couler comme moi dans ce texte si beau, de rencontrer Séraphine, Petru, Engle et tous les autres anges, d’écouter la musique, de se coucher dans les herbes de ce jardin pas comme les autres et de suivre le chemin de l’auteur.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 1er Juillet 2021
nombre de pages : 350
Je remercie chaleureusement les Editions La Trace pour cette lecture poétique.