Non, je n’ai pas été déçue…
Non, je n’ai pas été déçue… et je peux le dire d’emblée, j’ai adoré et lu ce roman d’une traite, entraînée par une écriture que j’ai particulièrement appréciée : phrases courtes, sujet, verbe, complément. Sèche, cinglante, sans fioritures, elle est terriblement efficace. Ces petits groupes de mots qui claquent…
« Judith passe le sac sur son dos. Elle claque la porte. Elle dégringole l’escalier… Nous sommes le 10 septembre 1944. Il est 8 h 22. A Saint-Julien-en-Vercors. La température est de 91°F. »
…m’ont entraînée à grande vitesse et sans presque respirer à la suite de Georges Duroy, commissaire de police près le délégué général à l’épuration, et Judith Ashton, journaliste photographe de guerre américaine. Nous sommes, en effet, le 10 septembre 1944 et ils vont se retrouver tous les deux sur une scène de crime : une jeune institutrice, Marie Valette, est retrouvée tondue, violée et assassinée dans une forêt du Vercors.
Enquête policière sur fond historique…
C’est bien d’une enquête policière dont il s’agit, une enquête à la manière d’un huis clos, bien menée, haletante, palpitante. En une journée le commissaire et la journaliste vont découvrir que rien n’est simple, que le coupable facilement envisagé n’est pas forcément celui qu’on croit. Sous les dorures, souvent, apparaît la rouille et en cette période particulière les règlements de compte sont nombreux. Il faut faire vite, s’assurer de ne pas faire payer un innocent. L’atmosphère est lourde, juste allégée par les rapports insinués entre le commissaire et la journaliste, le désir à peine dissimulé. Maquisards, résistants, la tension monte. Enquête policière, donc, mais sur fond d’Histoire, la grande, et la petite… François Médéline dresse un bilan fouillé de cette fin de guerre où qualités et défauts se confondent, où héros et salauds se ressemblent. C’est vrai, qui a bien pu s’attaquer à une fille de résistants ?
Et, comme chaque détail compte, j’ai beaucoup aimé la couverture et le choix des titres de chapitres tirés de magnifiques poèmes. Le troisième, « Avec toute la vie derrière eux », en particulier , m’est allé droit au cœur parce que René-Guy Cadou et parce que « Les fusillés de Châteaubriant », ma ville natale. Châteaubriant et sa carrière des Fusillés dans laquelle, pour moi, vit encore l’âme des 27 otages dont celle de l’éternel jeune Guy Moquet.
Editeur : 10/18
Date de Parution : 4 Mars 2021
Nombre de pages : 198
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas lu de roman avec la Seconde Guerre mondiale en toile de fond (j’en ai lus pas mal durant mon adolescence). Tu me donnes clairement envie de replonger dans cette ambiance !
J’ai beaucoup aimé ce roman, à la fois pour la période évoquée, l’enquête, mais aussi pour l’écriture. Mais l’écriture peut ne pas être appréciée. Je la trouve pourtant en totale adéquation avec le sujet.