Tout commence par la couverture…
Comme toujours, avant même d’ouvrir l’ouvrage, la couverture interpelle, toute en finesse, sobriété et élégance : noire sur fond blanc, une trace de pneu de vélo, un chemin vers l’infini. Et puis il y a la très belle préface de Massimo Lorenzi, journaliste sportif à la TSR (Télévision Suisse Romande) que j’ai déjà écouté. Il y lance un véritable cri d’amour au sport et un hommage vibrant au sportif. Mélanie Richoz prend la parole, et elle raconte. Elle raconte comment, et où, lui est venue l’idée, cette idée de raconter l’histoire de l’homme qui fait la course avec son fils sur le trottoir, qui fait la course, certes, mais en fauteuil roulant…
A vingt-trois ans, un soir d’avril…
A vingt-trois ans, un soir d’avril 1983, Jean-Marc Berset est victime d’un grave accident de la route dont il ressort paraplégique. Il devait se marier en juillet avec Fabienne. « Fabienne est restée. » Jean-Marc a repris la boulangerie familiale et ils ont eu deux enfants. Il s’entraîne actuellement pour les Jeux paralympiques de Tokyo dans la spécialité handbike. Le texte est épuré qui raconte jour après jour la vie de cet homme qui dit :
« Dans ma lutte, ma première alliée a été la révolte car elle m’a donné de l’énergie…La seconde, la persévérance… »
De l’énergie et de la persévérance, il en a visiblement à revendre et, dès lors qu’il peut enfin rentrer chez lui, il commence à s’entraîner. Et les trophées sont vite au rendez-vous.
Un petit livre, certes, mais tellement fort, tellement empreint d’humanité, de courage, de joie de vivre qu’il donne envie de se transcender. Un homme, un exemple, une femme qui a si bien su le raconter avec ses mots à fleur de peau. En le lisant, je voyais le sourire de l’auteure, son empathie, sa profonde gentillesse. Et je me disais que Jean-Marc Berset n’aurait pu trouver mieux pour laisser, comme il le souhaitait, une trace pour ses fils, la trace de ses pneus sur l’asphalte, de ses mots, de sa vie, de ses espoirs, une trace qui camoufle le fauteuil pour ne plus laisser voir que l’homme et sa résilience.
Editeur : Slatkine
Date de Parution : 26 Mars 2021
Nombre de pages : 104
Un grand merci à l’auteure et à la maison d’édition de m’avoir permis cette lecture synonyme d’espoir.
Quelle belle chronique, une fois de plus! On est projeté dans des valeurs de vie, de résilience, de bonheur à construire et savourer!
C’est sutout un beau livre, extrêmement touchant. Une leçon de vie extraordinaire de résilience, comme tu dis.