Inspiré d’un fait réel…
Inspiré d’un fait réel, cet ouvrage raconte l’histoire de Clayton Havens, photographe, et Ulys Massey, journaliste, envoyés en mission à Chance, petite bourgade du Kentucky, dans le cadre d’un programme de soutien aux plus démunis créé par le Président Roosevelt. Ils doivent aller au contact de la population et rapporter photos et témoignages de ces gens dans le besoin. Mais ils vont surtout être orientés vers une famille particulière qui vit dans un coin reculé de la forêt. La rencontre de ces gens, les Buford, et particulièrement de Jubilee, une des filles, va transformer la vie du photographe.
Captivant, cet ouvrage l’est, car extrêmement riche en informations qu’elles soient d’ordre médical, politique ou racial. C’est un grand roman qui, de manière originale, je trouve, traite parfaitement du racisme et se transforme en un hymne à la tolérance et à l’amour. J’ai appris, par ailleurs, l’existence de la méthémoglobinémie, maladie liée à une déficience dans la constitution de l’hémoglobine. Certains membres de la famille Buford en sont atteints, ce qui leur vaut une peau bleutée source de tous leurs problèmes. En proie à la vindicte des autres qui ne peuvent supporter cette différence et les traitent en paria, ils vont faire l’objet d’une grande attention de la part des journalistes qui en délaissent leur mission première.
Construction intéressante…
J’ai aimé sa construction, articulée sur deux époques et des chapitres dans lesquels, alternativement, s’expriment Clay Havens ou Jubilee. J’ai aimé aussi la description détaillée des ressentis de chacun, de leur vie journalière, la part belle faite à la nature. J’ai aimé les relations joliment décrites qui évoluent entre la famille et les deux journalistes. J’ai aimé l’équilibre entre beau et laid, amour et haine. Pourtant, et c’est très dommage, il est à mes yeux un point négatif que je ne peux taire : l’écriture. Elle nuit à l’histoire pourtant passionnante. Le style m’a semblé pauvre et parfois maladroit. Beaucoup de constructions m’ont paru bancales. A aucun moment, je n’ai découvert la moindre poésie, les phrases sont souvent longues et…lourdes :
« … et trois, on a l’occasion d’aider cette famille en renversant le monstre et en révélant son point faible, ce qui signifie qu’il y a de fortes chances pour que les couards battent en retraite. »
Editeur : Seuil
Date de Parution : 4 Mars 2021
Nombre de Pages : 480
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Aronson
Je remercie très sincèrement Babelio et les Editions du Seuil pour cette lecture en avant-première.
Parution initiale le 5 Mai 2020 aux Editions Pegasus Books sous le titre « The Last Blue »
Un chronique construite qui donne l’essenteil et l’envie de lire.
Une façon originale de traiter le racisme ou, peut-être plus encore, la différence et son rejet.
Pie Thsibanda faisait dire à sa fille, personnage de son spectacle « Un fou noir au pays des blancs », « Dis, papa, quand les gens sont différents, pourquoi est-ce que les étrangers (les étranges), c’est toujours nous? » Le rejet de l’autre à cause d’une couleur, de peau, de sang, n’est pas nouveau mais reste triste.
Oui, et la différence est très bien étudiée dans le roman.
J’avais noté ce livre, mais, il ne figure pas sur le catalogue de la bib départementale
Bonjour à toutes et à tous! Juste pour info: je viens de faire paraitre, en janvier, un roman intitulé « Bleu », dont le point de départ est le même fait divers… Le traitement en est assez différent. J’ai situé l’action en France (le fait divers n’a été pour moi qu’un point d’inspiration), dans un village au tout début du vingtième siècle. Plusieurs chroniqueuses et chroniqueurs ont déjà critiqué les deux romans (sur Babelio notamment). Si vous voulez en savoir plus…
Touts les informations sur ce site: https://www.editions-vendeursdemots.com/
Bonne journée