Une cuillère en alu. Une assiette arcopal…
« Tom Noti vit au creux des montagnes. Ses histoires racontent les gens qui avancent vaille que vaille, avec leurs sentiments en bandoulière et les casseroles qu’ils trimballent ».
Pourquoi trouver d’autres mots quand la quatrième de couverture dit aussi bien les choses. L’auteur nous conte l’histoire d’Aldino, qui, d’emblée, se définit ainsi :
« Il y en a qui naissent avec…une cuillère en argent… Un truc qui brille. Moi, non. Une cuillère en alu. Une assiette arcopal. Un bol de soupe de Minestrone… »
Aldino a un grand frère, tellement plus brillant que lui, joueur de foot talentueux dans un grand club anglais. Aldino a un grand copain qui aime par-dessus tout chanter. Aldino a une grande amie, Emilie – non, plutôt sa petite amie – oui, mais qui finit par le jeter. Aldino a une mère qui lui envoie des SMS, et pourtant elle est décédée depuis un certain temps… Voilà pour le décor, les personnages et le ton.
Un bon cru…
Nous sommes le 3 Novembre 2020, et… avant même que le Beaujolais ne coule dans nos verres, le Noti nouveau va arriver dans deux jours. C’est un bon cru, de ceux qui se gardent longtemps et se bonifient en vieillissant. S’y révèlent des arômes d’amour, d’amitié, d’humour, mêlés à des notes de musique – les quarante-huit chapitres portent tous un titre de chanson – mais aussi de tristesse, de tendresse, de maladresse. Tendre et généreux, il est également fin, délicat, gouleyant, et laisse deviner une touche féminine. Parfaitement équilibré, son acidité, perçue dans certains propos, n’a d’égale que la douceur et la rondeur de ses personnages. Il s’agit là d’un ouvrage que je vous conseillerais bien de consommer sans modération, confortablement installés près d’une source de chaleur, et pour trinquer avec Aldino, fils d’une « Famille nombreuse et ritale » un verre de chianti à portée de main ou, pour ceux qui préfèrent les bulles une coupe d’Asti ou de Prosecco. Les écouteurs seront aussi utiles pour savourer la playlist en même temps que l’écriture simple, limpide mais terriblement efficace.
Léger et en même temps profond, moelleux comme un panettone, le dernier roman de Tom Noti se déguste lentement pour en profiter plus longtemps. Je l’ai beaucoup aimé, vous l’aurez deviné.
Editeur : La trace
Date de Parution : 5 novembre 2020
Nombre de pages: 243
Une chronique qui met l’eau à la bouche! Je ne connais pas ce Tom Noti. A suivre.
C’est toi qui m’a fait découvrir cette maison d’édition. Bon, je pense que je vais y replonger après la lecture de ton billet.
J’avoue que ça fait toujours plaisir de faire découvrir de nouvelles lectures, tout comme j’apprécie d’en découvrir grâce à d’autres lecteurs. Si tu n’as pas lu « Elles m’attendaient » du même auteur, tu peux peut-être commencer par lui.