« La fiancée du danger »
« La fiancée du danger », titre de l’ouvrage – une biographie romancée –, est le surnom donné à Marie Marvingt par Monsieur Château Thierry de Beaumanoir, collaborateur de la Revue Catholique. Et il est parfaitement adapté, vous le comprendrez vite en découvrant les exploits de cette demoiselle née en 1875. Je ne vais pas vous les lister, l’auteur le fait avec beaucoup de talent, mais je ne peux m’empêcher d’en citer quelques-uns. Je suis restée bouche bée tout au long de ma lecture tant la vie de cette femme fut proprement et littéralement extraordinaire.
A quatre ans, elle nageait déjà quatre kilomètres… c’est dire. Elle a excellé dans tous les sports et mis en pratique avant l’heure la célèbre devise de Pierre de Coubertin « Citius, Altius, Fortius ». Rien ne lui fait peur, et elle touche à tout pratiquant allègrement l’alpinisme, les sports de glace, la gymnastique, les arts du cirque, le périssoire – sorte de canot –, le cyclisme… Elle courra le tour de France en marge de l’officiel, qui lui est naturellement interdit en sa qualité de femme, et le terminera. Quant à l’aviation, je préfère vous laisser le plaisir de la découverte.
Une biographie romancée donc, c’est l’auteure qui l’explique à la fin du récit :
« dans la mesure où [j’ai] brodé librement autour des faits réels de la vie de Marie Marvingt, puisés parmi les milliers d’article de presse qui l’ont célébrée… »
et il est vrai que ce livre foisonnant fait preuve d’une documentation riche et approfondie. Tout au long du récit Michèle Kahn met en exergue les qualités à la fois sportives et humaines de son héroïne et sa recherche sans fin de l’excellence. Marie Marvingt n’eut de cesse de démontrer que la femme est l’égale de l’homme et tout autant que lui capable d’exploits. Auréolée de gloire toute sa vie, elle mourut à 83 ans dans le dénuement le plus total.
L’écriture simple et limpide, la construction chronologique parsemée de bribes de souvenirs rendent la lecture facile et plaisante.
Editeur : Le Passage
Date de Parution : 19 Mars 2020
Nombre de pages : 253
Merci à Frédérique Deghelt pour cette fabuleuse idée de rencontres web sur « 1 endroit où aller », à Nathalie Couderc pour son accueil chaleureux et à Julie Vasa du blog « L’Apostrophée » pour son entretien fort intéressant avec l’auteure.