Tony, je l’ai connu par l’intermédiaire de son site. Et là, pour le coup, le titre m’avait totalement charmée : « Les anges vains ». Pour un habitant d’Angers, avouez que c’est bien trouvé. A tel point que désormais lorsque j’entends « angevin », je le vois écrit en deux mots. Et surtout, j’avais adoré ses textes. Mais là je divague. Revenons au roman.
Il est paru dans une maison d’édition qui utilise une échelle de valeur, comparable à celle de Richter. Elle informe le lecteur sur le « caractère potentiellement choquant du texte en raison du vocabulaire utilisé, d’un climat de haine… ». Cet ouvrage est classé 7.0 sur 9.5, assez justement, je pense. Il est vrai que l’ouvrage comporte des passages d’autant plus violents qu’ils sont réalistes. Il nous raconte la vie d’un homme à l’enfance cabossée, une vie dans un bas quartier d’Angers où la bouteille est reine, les pluies de coups récurrentes, la peur, la nuit, un couteau caché sous l’oreiller, éternelle. Cette jeunesse lui colle à la peau et pourtant il s’en sort…
L’écriture est tantôt brute de décoffrage quand il évoque les moments difficiles, les bagarres, les mauvais coups. Elle est crue dans la description des nombreuses scènes de sexe dont l’auteur ne nous épargne aucun détail. Mais elle se fait romantique, douce, belle, poétique pour parler d’amour. Et Dieu sait si l’amour prend une grande place dans ce récit bourré d’humanité. Le tout est émouvant, touchant, poignant, attendrissant. Il nous montre la capacité d’un homme à sortir de la spirale de la violence, à quitter sa vie originelle pour s’élever dans la société, sans pour autant oublier ses racines :
« Toi, tu es resté l’un d’entre nous. Capable d’évoluer des deux côtés…qui passe d’un univers à l’autre en restant lui. Nous, on trouve que tu causes comme eux, eux doivent penser qu’tu t’exprimes comme nous. »
J’ai beaucoup aimé ce « Grand Con ». J’ai souvent eu le cœur serré, les larmes au bord des yeux, la peur au ventre. Mais je retiens le pouvoir de l’amour, de la lecture, de l’écriture, pour sortir de tout et faire d’un sauvageon brutal un Homme, un homme attentif aux autres, courageux et empathique, même si
« … il est imparfait. Il fait ce qu’il peut dans la fange où il patauge. »
Un roman sur la résilience auquel je trouve une valeur universelle.
Editeur : JD (Collection Magnitudes)
Date de Parution : 2 Février 2020
Nombre de pages : 308
Super