Avis : ★★★
Braille, le braille, un nom propre devenu commun.
Mais qui connait vraiment l’homme caché derrière cet alphabet inventé pour les personnes atteintes de cécité ? Qui sait la vie du petit garçon, Louis, à l’origine de ces points en relief, utiles pour lire avec les mains ? Pas moi, en tout cas, qui viens de faire vraiment sa connaissance à travers le premier roman d’Hélène Jousse « Les mains de Louis Braille ».
Je l’avais pensé bien avant mais c’est écrit à la page 330, « Braille ne se sera plus dans les esprits qu’un simple nom commun, il sera le petit garçon génial que tu vois ». « TU », c’est Constance, dramaturge à succès à qui Thomas a confié l’écriture du scénario d’un film sur ce fameux Louis Braille. Aurélien, celui qui s’adresse ainsi à Constance, lui a été adjoint pour l’aider dans ses recherches sur cet homme finalement peu connu.
Ce livre aurait pu être un coup de foudre.
J’ai tout de suite été emportée par l’histoire et la découverte de Louis, petit garçon à l’intelligence précoce, devenu accidentellement aveugle à l’âge de trois ans et qui intègre à dix ans l’Institut royal des jeunes aveugles. Son combat, celui de sa vie, sera de permettre à tous les non-voyants l’accès aux livre et à la culture.
L’écriture simple, fluide, limpide, la lecture facile, étaient faites pour me plaire. La construction, composée de chapitres courts alternant la vie du héros et les réflexions de Constance dans son carnet rouge, m’a d’emblée intéressée. J’ai abordé avec beaucoup de plaisir ce roman dans le roman où le temps, les personnages, les pensées se mélangeaient. Et puis, petit à petit, je me suis posé des questions sur le besoin de revenir régulièrement à Constance. L’envie m’est venue de sauter les chapitres pour retrouver au plus vite le petit garçon qui me fascinait par sa maturité, sa vivacité d’esprit, sa détermination. Je n’ai pas tout compris de cette nécessité incessante de parallèle entre deux vies. J’ai pensé lire l’ouvrage en deux fois : toute l’histoire de Braille d’abord, et celle de Constance ensuite. Mais ce n’était pas possible. Des précisions sur la vie de Louis Braille côtoyaient des bribes de celle de Constance. J’ai fini par me perdre un peu et mon plaisir s’est émoussé au fil de la lecture jusqu’à une fin au parfum d’eau de rose peu en rapport, à mes yeux, avec l’histoire initiale. Peut-être n’ai-je pas saisi le sens de ce double récit ?
Mais, même si le regret est là de n’avoir pu savourer plus profondément le parcours extraordinaire d’un enfant qui de son handicap a fait une force universelle, la lecture de ce roman fut un plaisir indéniable.
« Les mains de Louis Braille » : un fabuleux destin à découvrir.
Editeur : JC Lattès
Date de Parution :
Nombre de pages : 350