Une année, c’est beaucoup de lectures. 85 ouvrages environ, à ce jour, pour ce qui me concerne.  Ce n’est certes pas un exploît, c’était juste beaucoup de plaisir. J’ai retrouvé des auteurs aimés et attendus, découvert des écrivains jusque là inconnus. J’ai adoré, aimé, un peu,  beaucoup ou… moins . Et, comme la vie est un choix, j’ai décidé de  rappeler les dix (enfin onze) qui m’ont le plus marquée.

« Tristan » de Clarence BOULAY raconte l’histoire d’une île et d’une illustratrice qui va s’y perdre à bord d’un langoustier. Son amoureux la rejoindra plus tard. C’est un beau roman, c’est une belle histoire, de celles qui continuent après avoir fermé l’ouvrage. Les embruns et les éléments déchaînés ajoutent à la force des sentiments et à la magie de l’existence. 

« Le petit garçon sur la plage » de Pierre DEMARTY… vous l’avez tous vu ce petit garçon sur une plage… Aylan…J’ai aimé  ce roman pour l’histoire, pour l’écriture magnifique, l’atmosphère d’une rare intensité, l’universalité qui mène à la réflexion intime.

« Héléna » de Jérémy FEL, un roman d’un noir profond à l’intrigue parfaitement maîtrisée et  aux personnages attachants. L’auteur décortique le cœur de chacun, analyse, dissèque l’importance de la vie, ses difficultés, ses horreurs et leurs conséquences. Enorme plaisir de lecture.

« Une longue impatience » de Gaëlle Josse. Ce roman est un hymne à la femme, poignant, bouleversant, un cantique de louanges à la mère, c’est un chant funèbre délicat et pudique.  C’est aussi une histoire de belle écriture, une véritable dentelle, un lacis de mots qui se donnent la main, s’entremêlent et forment une danse certes macabre, mais d’une beauté indicible

« La femme murée » de Fabiene JUHEL. L’écriture est une merveille qui raconte la vie – très romancée – de Jeanne Devidal que l’on appelait « La folle de Saint-Lunaire ». Elle habitait une maison improbable, près de la mer, édifiée de ses mains et faite de bric et de broc. L’auteure fait de cette femme blessée, différente, une héroïne, elle lui organise une sépulture littéraire allant jusqu’à lui inventer une fin.

« Einstein, le sexe et moi » d’Olivier LIRON. Cet écrit est le type même de ce que  j’aime lire. La légèreté, la simplicité, mais aussi un certain côté loufoque et décalé, qui cachent derrière un sujet apparemment ludique des réflexions profondes sur la vie, la dure loi de l’école, la difficulté à s’intégrer, les relations aux autres : un check-up déguisé en quelque sorte.

L’histoire d’une famille, somme toute banale, une famille qui pourrait être la mienne, la vôtre.   Comme un oiseau sur une branche, le sort de chacun est décrit dans sa fragilité. Les espoirs ne sont plus permis. C’est noir, triste, poignant, juste coloré du rose de la solidarité et du bleu de l’enthousiasme avec lequel les parents font sourire leurs enfants. Un magnifique roman

Une histoire de femmes, poignante, des relatins difficiles entre soeurs, tout cela réuni dans une écriture  musicale, poétique, fluide, légère. Elle réussit à enluminer les moments les plus durs, dépose un voile sur les blessures, adoucit les calvaires, embaume les cœurs et les aide à supporter l’indicible.

« Sujet inconnu » de Loulou ROBERT. Ce roman faisait partie de ceux que j’attendais. Il ne m’a pas déçue. Une histoire d’amour folle, passionnée mais aussi – surtout ? – douloureuse, nocive, toxique. L’auteur a du talent qui a su me tenir en haleine du début à la fin, à coup d’onomatopées, de termes juxtaposés, de phrases sèches, courtes, de bruits de combat, celui de la vie. 

« Rosa » de Lolvé TILLMANNS.  Le roman est ambitieux qui traite de sujets nombreux : la transmission, l’histoire mêlée à l’Histoire, la religion, la folie magnifiquement abordée dans son horreur et l’incompréhension qu’elle entraîne, la démission d’une mère, la chaleur d’un père, la puissance de l’art, la jalousie au sein de la fratrie.

Et, comme c’est un peu difficile de terminer ainsi, je vous en propose 1 de plus. Après tout, 11 à la dizaine, c’est bien, non ?

« Des mots de contrebande » d’Alain CADEO parce que ce recueil est hors normes, parce qu’il n’entre dans aucune case, parce qu’il se lit, se relit, parce qu’il se déguste, parce que sa poésie vous enveloppe, parce que ses mots, fussent-ils de contrebande, ne peuvent qu’enchanter… Une découverte d’une grande beauté.