Wuhan, ville fantôme…

Arnauld Miguet, je l’ai écouté chaque soir au début de la pandémie lorsqu’elle n’en était encore pas une. Chaque soir, caché derrière son masque, dont on apprend qu’en raison d’une pénurie, il faudra que

« [je] demande qu’on [m’] envoie des masques chirurgicaux ou FFP2 ».

il relate  avec beaucoup de précisions ce qui se passe à Wuhan, nous raconte la vie dans cette ville bientôt devenue fantôme.

Après l’avoir écouté, donc, avec beaucoup d’attention et un grand intérêt, je viens de le lire. J’ai retrouvé dans ces lignes la même clarté, la même concision, les mêmes mots choisis. Et même si je n’ai pas appris grand-chose de nouveau, cette lecture m’a permis de noter quelques points qui m’avaient échappé. J’ai notamment été frappée – je n’avais pas mémorisé cette information – de constater qu’en janvier 2020, le 30 exactement,

« un Airbus en provenance de Roissy-Charles-de-Gaule a bien atterri (à Wuhan). A son bord…du matériel de santé pour les hôpitaux de la ville qui en manquent cruellement, dons de la France en masques et en gel hydro alcoolique. »

Quand on pense que, nous aussi, nous en manquerons quelques mois plus tard… Personne n’imaginait que ce virus passerait les frontières et se répandrait de la sorte.

J’ai aimé ce récit également pour la prise de conscience du métier de journaliste avec ses moments forts et ses difficultés. Ingéniosité, débrouillardise, courage, des qualités dont Arnauld Miguet et son fidèle compagnon cameraman Gaël Caron ont fait preuve, sans omettre l’oubli de soi et des siens au profit de l’information de tous. Et, enfin, j’ajouterai le plaisir des nombreuses références littéraires dans lesquelles Albert Camus et La Fontaine, tiennent une place importante, on peut comprendre pourquoi.

En un mot, j’ai trouvé ce témoignage utile qui permet de se remémorer le début de cette pandémie et de relativiser certaines privations de liberté dont nous avons, aussi, été victimes en France.

Editeur : L’aube (collection « Le un en livre »)
Date de Parution : 6 Mai 2021
Nombre de pages : 176

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions de l’Aube pour cette lecture.