Chronique réalisée en Septembre 2015

J’ai la gorge serrée et du mal à retenir mes larmes.

« Profession du père » raconte l’histoire d’un petit garçon, Emile, l’auteur apparemment qui a cependant choisi la fiction, battu et  mystifié par un père mythomane, histoire qui se termine au moment de la mort de ce dernier.

Sorj CHALANDON a l’art d’exposer les faits, sans pathos.

Son écriture simple et poétique, ses phrases courtes, l’aération du texte fait de nombreux dialogues donne au récit une grande force. Très vite, j’ai presque ressenti le besoin de prendre, moi aussi, un sirop contre l’asthme tant ma respiration devenait difficile. Car le rythme imposé par l’auteur ne peut laisser le lecteur indemne.

Mais paradoxalement, c’est la fin du roman qui m’a le plus remuée. Cette douleur d’enfant que l’adulte revit  est prégnante, comme le sont toutes les fêlures de jeunesse. Et sont remontés en moi tous ces doutes que j’avais déjà quand, enseignante, je demandais aussi à mes élèves les « profession du père », « profession de la mère »…mais de quel droit ? Quel mal ai-je pu faire à certains qui ne savaient pas ?

Je salue ce texte sublime, à la fois cruel, fort,  violent et pourtant tendre. Je me demande vraiment pourquoi il ne figure pas sur la liste des ouvrages sélectionnés pour le prix Goncourt. De mon point de vue, il y avait toute sa place.

Un roman que je n’oublierai pas.

Editeur : Grasset
Date de Parution : 19 Août 2015
Nombre de pages : 320

Publié chez Lgf Livre de poche le 31 Août 2016