Il m’est toujours difficile de reconnaître qu’une lecture ne m’a pas totalement transportée, que les mots ne m’ont pas complètement emballée, autrement dit, que je suis restée au bord des pages. C’est pourtant ce qui vient de se passer avec « Neverland », le premier roman de Thimotée De Fombelle. Et c’est d’autant plus délicat à expliquer que je n’ai pas d’arguments forts à présenter, juste des intuitions, des impressions.

Ce récit a ceci de particulier qu’il ne raconte pas vraiment quelque chose.

Il s’agit d’une suite de réflexions, de souvenirs, un retour sur l’enfance, celle de l’auteur visiblement, et ses ressentis, ses peurs, ses joies, ses questionnements. L’écriture est belle, fluide et poétique

« Je suis parti un matin d’hiver en chasse de l’enfance…. J’avais décidé de la capturer entière et vivante…. Je l’avais toujours sentie battre en moi, elle ne m’avait jamais quitté. Mais c’était le vol d’un papillon obscur à l’intérieur : le frôlement d’ailes invisibles dont je ne retrouvais qu’un peu de poudre sur mes bras et mon cou, le matin. »

Malgré cela, je n’ai pas réussi à me laisser aller à ces mots, j’ai eu le sentiment de quelque chose de si intime que j’en étais exclue.

Le récit vogue deci delà sans réelle suite. Je sais, c’est une reconstitution de souvenirs, un amas de rêves, peut-être même de moments inventés. Mais je m’y perds, reviens en arrière, ne comprends pas tout. Puis, tout à coup, l’espace de quelques pages je me laisse balloter par des sons, des images.  Et, très vite, je retombe de mon nuage, sans pouvoir en interpréter la raison, sans savoir où aller…

Alors oui, on peut dire que la forme est originale. Alors oui, on peut parler d’onirisme, de métaphores, d’allégories, de souvenirs, de regrets et aussi d’espoirs. Mais, pour ce qui me concerne, peut-être parce que je suis trop vieille, peut-être parce que je n’ai plus envie de me retourner vers mon enfance, peut-être parce que celle dont parle l’auteur n’est pas la mienne, peut-être, tout simplement parce que je n’ai pas attrapé le sens de ce qu’il souhaitait me dire, je ne suis pas ressortie de ce texte émerveillée et j’en suis désolée.

Editeur : L’iconoclaste
Date de parution : 30 Août 2017
Nombre de pages : 220