Nous est racontée l’histoire de deux jeunes filles, l’une qui vécut à Venise au 18è siècle, Ada, abandonnée dès sa naissance à la porte de l’Ospedale della Pieta et l’autre, Lionella, d’origine italienne certes, mais qui habite, de nos jours, une petite ville charbonnière de Belgique, Seraing. Lionella, violoncelliste de talent prépare un concours et rêve de trouver une partition originale, LA partition. C’est son ami, et amoureux secret, Kevin qui va la lui offrir sous la forme d’un coffret trouvé sur l’étal d’un marché aux puces… à l’intérieur un rouleau de papier et un cahier…

Mais, comment dire ? J’ai lu ce roman avec un certain plaisir. J’ai aimé le va et vient entre passé et présent, j’ai apprécié les jolies descriptions de Venise, son carnaval, les détails sur l’Ospedale, les « figli di Coro »,  je me suis intéressée aux problèmes des charbonnages de Seraing, j’ai appris avec un grand intérêt des particularités de la vie de Vivaldi, ce musicien dont j’écoute volontiers les concertos pour violon, j’ai ressenti de la compassion pour Ada et son histoire d’amour impossible, de l’admiration pour Lionella et son côté rebelle et déterminé, mais…

Mais, je n’ai pas trouvé dans l’histoire, somme toute convenue, la flamboyance à laquelle je m’attendais. L’écriture ne m’a pas davantage entièrement convaincue qui, bien qu’enlevée et jolie à certains moments

 « Sa place (Ada parle de son violoncelle) est entre mes cuisses, je l’attire tout contre moi et l’entoure de mes bras. Dès que je le touche de l’archet, il frémit, dévoile son chant grave et fait vibrer mon cœur… »

ne possède pas le faste auquel je m’attendais. Je dois même avouer avoir été choquée par certaines expressions – actuelles certes, mais improbables à mes yeux par rapport au contexte – voire interdite… page 213 « Ok ! Ça marche ! Tu me raconteras. » (Kévin à Lionella).

Si le récit est bien construit, les fondements m’ont paru légers qui permettent rapidement d’imaginer que Kévin sera le sauveur de Lionella, que l’histoire d’amour d’Ada ne durera pas, que le « Prêtre roux », Vivaldi, pour attentionné qu’il soit, pensera finalement plus à sa carrière qu’à ses figli, que la fin sera ce qu’elle est.

« La sonate oubliée », un roman sympathique, léger, agréable, mais, hélas pour moi, loin de la passion.

Editeur : Préludes
Date de parution : 4 janvier 2017
Nombre de pages : 256