Il me suffit parfois de parcourir une page, que dis-je, quelques lignes pour savoir le plaisir que je retirerai d’une lecture. S’agissant du premier roman d’Olivier BOURDEAUT, « En attendant Bojangles », je n’eus pas besoin de l’ouvrir. Sa couverture peu commune, ses couleurs étonnantes et surtout l’élégance du superbe couple de danseurs enlacés me laissèrent entrevoir un moment merveilleux. Je ne m’étais pas trompée.

Voici ma chronique écrite juste après ma lecture, il y a un an et demi. Aujourd’hui, elle serait quelque peu différente et surtout plus étoffée, plus enthousiaste encore… mais je vous la livre sans en changer une ligne.

Ce serait lui retirer tout son intérêt. Je dirai simplement qu’il narre l’histoire d’une famille : la mère, le père et l’enfant et même… un oiseau exotique. Je voudrais inventer des mots susceptibles de traduire l’indicible, organiser des phrases capables d’expliquer le fond de ma pensée, utiliser des tournures dignes, délicates, élégantes. Mais ce n’est pas possible et je reste muette.

Alors je ferai simple et banal :

j’ai adoré ce premier roman. J’ai adoré l’alternance entre la narration de l’enfant et celle de son père. J’ai adoré l’écriture joyeuse et sombre à la fois, mais toujours légère, ample et musicale, telle la voix de Nina Simone chantant « Mr Bojangles », ou le couple dansant sur ce morceau, ainsi que la vie de cette famille. J’ai aimé la poésie réelle tout au long du récit, qui transforme le conte en valse perpétuelle. J’ai aimé la tendresse omniprésente, la folie en filigrane, la beauté des paysages, le foutoir permanent, l’irrévérence des adultes, la relative sagesse de l’enfant.

C’est gai, drôle, triste, chimérique, sans queue ni tête et surtout, surtout… tellement beau.

Editeur : Finitude
Date de parution : 7 janvier 2016
Nombre de pages : 160