Il s’agit d’un opuscule d’une grande légèreté, doté de seulement 112 pages et que l’on savoure au même titre qu’un recueil de poèmes. C’est tellement plus drôle et délicieux de sauter des pages, de commencer par la fin avant de revenir au début en passant par la page 30 que… Bon, je parle, je parle et, pour l’instant n’en ai rien dit. Une anagramme, vous savez tous ce que c’est… mais là, c’est tout de même autre chose que de transformer un « spi » en « pis » ou de « punir » un « rupin ». Les auteurs, l’un physicien (Etienne Klein)  et l’autre musicien de jazz (Jacques Perry-Salco), amoureux des mots mais aussi des jeux, se sont certainement autant amusés à écrire ces textes que j’ai eu de plaisir à les lire.

Une histoire par page : un titre, puis un petit texte en rapport avec le titre et une conclusion, anagramme du titre. Je vais vous donner un exemple :

« Le Canard enchaîné Journal satirique paraissant le mercredi (jour des débats de gamme à l’Assemblée nationale), qui ne se voile pas la farce, contrepète au nez des politiques, boit Allah santé des cathos et, quand la réalité dépasse l’affliction, brandit la Canne de l’anarchie »

Les textes, ou parfois simplement mots ou phrases traitent de sujets variés tels que la physique, Monsanto, la peinture, la musique, la religion, l’écriture et autres thèmes, le tout magnifiquement illustré de dessins en trois couleurs par Donatien Mary. Au long de ces pages, les auteurs jouent à déchiffrer des énigmes, à nous expliquer l’histoire des anagrammes et à chercher des réponses au fin fond des mots. Alors, même si on peut se poser la question d’une aide informatique quelconque pour trouver les anagrammes possibles d’une expression, on prend un plaisir fou à cette lecture.

Un véritable bijou de « triturage » de mots à consommer sans modération, lire et relire, s’en amuser et s’en délecter.

Editeur : Flammarion
Date de parution : Novembre 2011
Nombre de pages : 112